Rencontres de l’aquaponie APIVA

9 Déc, 2015

La semaine dernière a eu lieu le colloque APIVA à La Canourgue en Lozère. Cet événement a rassemblé une bonne partie des acteurs et chercheurs de l’aquaponie en France. J’y étais, et je vous raconte…

Une belle dynamique pour l’aquaponie en France

L’événement a sans problème réussi à attirer les intéressés en Lozère en plein hiver… Une soixantaine de participants, d’horizons assez divers. Des chercheurs, des porteurs de projets à vocation commerciale, d’autres à visées éducatives, des visionnaires, des agriculteurs urbains en devenir, des étudiants… Nous avons pu échanger pendant deux jours et découvrir les premiers résultats du projet APIVA, qui s’appuie sur plusieurs sites de recherche expérimentale…

Des sites de recherche en aquaponie

Les organisateurs (voir la vidéo) et leurs invités nous ont présenté en détail plusieurs installations pilotes :

  • celle du Lycée de La Canourgue en Lozère
  • celle du Lycée de Guérande en Loire-Atlantique
  • le pilote de la PEIMA – INRA  dans le Finistère
  • le pilote de la station du RATHO dans le Rhône

Bien loin des discours marketing autour de l’aquaponie, du concret ! Nous avons pu voir en détail leur conception technique, les premiers résultats, …ainsi que les difficultés qui subsistent.

Des débats techniques, mais pas que !

Le colloque a également ouvert sur beaucoup d’autres questions. La rentabilité économique est une des inconnues. Dans quelle conditions, quel type d’installation ? Vu la diversité des possibilités et de types d’installation, la réponse est probablement très liée au contexte particulier de chaque projet.  Cela fait partie des missions du programme APIVA qui apportera des éléments de réponse là-dessus dans les années à venir. Il était aussi très intéressant de faire le tour des réglementations existantes et inexistantes. L’aquaponie n’en est encore qu’à ses débuts en France, et le cadre réglementaire n’est pas encore tout à fait clair. Les futures installations d’aquaponie commerciales devront se conformer à une partie des règles sur l’eau, la pisciculture mais aussi l’horticulture…

Nous n’en sommes qu’au début

Nous avons pu constater de belles réussites sur les pilotes. Il semble cependant qu’il reste pas mal de chemin à parcourir et de voies à explorer pour améliorer encore la qualité et les rendements. Une chose est sûre, la diversité des approche des participants, et la vision inspirée de chacun nous réserve sûrement de belles surprises ! Attendez-vous d’autres informations complémentaires sur ce sujet ? N’hésitez pas à commenter ci-dessous. Aux autres participants, faites nous part de votre retour ! Avez-vous aimé cet article ? Merci de le partager autour de vous et sur les réseau sociaux pour m’encourager à continuer !

Pour aller plus loin :

Le site du projet APIVA : https://projetapiva.wordpress.com/

14 Commentaires

  1. shelko

    Il est temps que “les instances” françaises s’activent. Car, si la partie technique est en voie de développement, la partie légale est complètement à la traîne. Personne ne sait (au niveau des différents instituts gouvernementaux) quelles sont les démarches, les obligations légales pour une ferme aquaponique. Alors, vous n’imaginez même pas si on leur demande pour des micro installations urbaines ….
    En gros les porteurs de projets vont devoirs être hyper réactifs, car lorsque les textes de lois vont sortir, il leur manquera un module de formation, ou une validation d’installation qui leur fera fermer boutique….

    Réponse
    • Pierre

      Bonjour,
      Dans le cadre d’APIVA, la question réglementaire est étudiée, et il est prévu de poser d’ailleurs très bientôt la question aux instances administratives pour élaborer un cadre réglementaire clair et défini. Je vous invite à télécharger la synthèse APIVA pour plus de détails sur l’aspect réglementaire actuel et les questions posées. Par ailleurs, des formations sont en développement au lycée de Guérande et de la Canourgue.

      Réponse
    • Greg

      Bonjour shelko, Pierre. Merci de soulever la question de la réglementation.

      Un certains nombre de zones d’ombres subsistent. Pour moi, la synthèse APIVA est une avancée significative sur ce point. Les obstacles ne semblent pas insurmontable en s’appuyant là-dessus.
      En même temps, je pense aussi qu’à pratiques nouvelles règles nouvelles. En proposant des solutions clairement établies et correctement gérées, nous pouvons influencer la création d’un cadre légal adapté.
      A bientôt

      Greg

      Réponse
  2. Benoit

    Bonjour,

    Au delà du rendement économique (qui dépendent de paramètres externes comme le prix de la nourriture, prix du poisson au supermarché, prix de l’équipement), je pense qu’il serait interessant d’avoir un bilan energétique et minéral.

    En gros pour savoir par exemple :
    – le rendement en terme de calories entre ce qui est entrant dans le système (nourriture des poissons + electricité) et la production (protéines animales et végétale)
    – le rendement en terme d’intrant minéraux (phosphate, calcium, azote, carbone, etc…) entrants dans le système et la production.

    Ca permettrait de répondre aux questions suivantes :
    – Est-ce que au final on ferait pas mieux de manger directement la nourriture pour poisson (pas très bon j’imagine 😉 ) plutôt que d’attendre que les poissons grandissent ?
    – Est-ce que le système permet de capter des minéraux ? et du carbone ?

    Autrement dit, dans quelles conditions le système produit plus de ressources qu’il n’en consomme ?
    Est-ce qu’à terme on peut imaginer un système fermé productif (on peut nourrir X personnes avec) si on ferme la boucle en nourrissant les poissons à partir des végétaux et restes de poissons ?

    Je serai très interéssé par cette analyse.

    Benoit

    Réponse
  3. Pelletier Laurent

    Bonjour Grég
    J’étais présent la semaine dernière venant de la région de Lille, les 1800 km A/R ne m’ont pas arrêté. Très bon résumé. Balbutiements prometteurs de l aquaponie , les données Technico-economiques-commerciaux sont effectivement des points clés en attentes ! Nous sommes des pionniers défricheurs

    Réponse
  4. jean-marc

    Pionniers en France peut-être mais à l’étranger il y a plus de recul notamment d’un point de vue économique. Evidemment les conditions ne sont pas exactement les mêmes (legislation, coûts) mais je compte bien m’y pencher un peu plus ! L’Aquaponie me semble très intéressante là où l’eau manque et où il y a des contraintes de terres. Cela peut donc être socialement vertueux et surtout aider à l’indépendance (ex. territoires occupés).

    Réponse
    • Pierre

      Bonjour,
      A part pour le système UVI avec le contexte particulier des îles Vierges… je n’ai jamais trouvé d’étude économique réellement fiable, transférable, et applicable au contexte des pays tempérés. Ou alors sur des systèmes à petite échelle avec des résultats bien souvent peu engageants. Mes les articles scientifiques évoquant des études technico économiques sur l’aquaponie se comptent sur les doigts d’une main. Donc pas tant de recul que ça, et surtout aucune communication de la part des entreprises qui ont réussi en aquaponie (Farmed Here, Urban Organics, Urban Farmers…) simplement parce que “business is business”.
      A moins que vous n’ayez des documents intéressants à ce sujet auquel cas je suis preneur!

      Réponse
  5. arnaud brit

    Salut Greg
    peux tu relayer le lien vers le sondage de Pierre et sa synthese de la doc scientifique sur le sujet ?
    merci

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Arnaud, j’ai rajouté le lien sous la vidéo!

      Réponse
    • Greg

      Salut Arnaud, c’est le lien juste sous la vidéo.

      Réponse
  6. Bruneteau

    Je suis le travail de Greg depuis ses débuts et pour des raisons personnelles je ne me suis pas lancé car je sentais bien qu’il faut avoir des compétences comme c’est dit dans ce film. L’idée des réseaux me semble importante
    car si des bénévoles offrent leurs services pour partager des cultures (incroyables comestibles) pourquoi ne pas allier l’aquaponie à leur démarche. Comme il est dit, et le bilan de la COP21, il faut maintenant passer à autre chose que ce qui se fait actuellement.
    Mes amitiés et merci pour tout ce que tu donnes.
    Christian

    Réponse
    • Greg

      Merci Christian !

      Réponse
  7. Benoît G

    Bonjour.
    Je trouve cet article (http://mysare.sare.org/MySare/ProjectReport.aspx?do=viewRept&pn=GS13-125&y=2015&t=1) sur l’étude économique de systèmes aquaponiques commerciaux assez intéressante. L’analyse n’est faite que sur trois systèmes dont celui de l’UVI. Il faudrait plus d’analyses de la sorte mais c’est déjà un exemple intéressant. Par contre les constats ne peuvent pas être appliqués tel quel chez nous puisque le climat n’est pas le même.
    Je pense qu’il manque encore en France des études de faisabilité (notamment économique) de systèmes de production aquaponique: est-il viable (rentable) pour une personne de se lancer dans un tel système de production? Espérons que ça viendra.
    En tout cas merci pour ces échanges intéressants et constructifs.

    Benoît G.

    Réponse
  8. Candy

    Bonjour
    Avez vous entendu parler, d’experimentation d’aquaponie où les poisons sont directement en étang?? Que se soit en France ou ailleurs ?
    Serait ce être précurseurs des précurseurs? En effet en zone peu densifiée cela n’a de sens de maintenir les poisson en espaces si artificiel (énergie grise et coût des matériaux…)me semble il

    Réponse

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