Gérer les ravageurs en aquaponie: les chenilles et autres

13 Oct, 2014

Poivron aquaponique au feuillage attaqué par les chenilles

Planter nos légumes dans des bacs de culture d’aquaponie hors sol est très efficace pour éviter certains “pénibles”, je pense aux limace notamment ! Mais il n’y a pas de miracle, et l’on doit tout de même faire face à quelques insectes ravageurs. Chez nous c’est le cas des chenilles depuis quelques semaines. Il est vrai que la serre avec sa douce chaleur est un endroit tentant pour les papillons en cette fin de saison où le temps commence à fraîchir…

Gérer les ravageurs en aquaponie

Gérer les insectes autour de votre système d’aquaponie commence par bien s’assurer qu’ils sont nuisibles. Un certain nombre d’insectes fréquentent mon système d’aquaponie et ne sont pas problématiques, soit parce qu’ils n’attaquent pas les plantes, ou parce qu’ils sont en population réduite et que les dégâts sont suffisament faible pour qu’on ne s’en préoccupe pas.

Par ailleurs, les ravageurs s’attaquent plus particulièrement aux plantes en faible santé ou carencées. Plutôt que de s’attaquer aux prédateurs, on peut s’atteler à soigner au mieux nos plantes. En aquaponie, cela passe par une nourriture adaptée aux poissons, et un pH maîtrisé.

Si vous décidiez cependant queles insectes prennent un peu trop d’ampleur, et que vous souhaitez agir, certaine précautions s’imposent en aquaponie.

Ce qu’on ne peut pas faire

On ne peut utiliser un quelconque produit pesticide sans penser à l’ensemble de notre écosystème. Une pulvérisation sur les plante finira immanquablement par ruisseler en partie dans l’eau du système. Comment vont réagir les poissons ? Les bactéries ? Il faut être très prudent.

Insecticide naturel ne veut pas dire innofensif : à partir de fleurs de pyrèthre (une cousine de la marguerite), on produit un insecticide bio-sourcé, très largement utilisé en agriculture bio. Il est classiquement employé pour traiter les problèmes d’insectes en agissant sur leur système nerveux, et est relativement innofensif pour les mammifères. Il est avéré que cette préparation est toxique pour les poissons.

Pyrethre, vertus repulsives et insecticide, toxique pour les poissons!

Par ailleurs, les pulvérisation d’infusion de plantes ou de purins sont souvent additionnées de savon noir pour réussir à “mouiller” les feuilles des plantes à traiter. Le savon est nocif pour les poissons, soyez très prudent si vous venez à l’utiliser à ne pas pulvériser sur le substrat ou dans le bac à poisson.

Ce qu’on peut faire

On devrait s’attaque au problème de manière graduée. Premièrement identifier clairement les insectes (une loupe et internet sont vos amis dans cette quête). Certains insectes pourraient tout simplement être vos alliés et être les prédateurs de vos ravageurs. Connaître leur cylce vous permettra aussi de les identifier sous leurs différentes formes (dans le cas des chenilles : oeufs, larves, chrysalide, papillon…).

Ensuite, on peut adopter quelques mesures simples de prévention comme utiliser des filets pour empêcher l’accès aux papillons par exemple. On peut le faire en serre en protégeant les ouvrants de ventilation, mais également à l’extérieur avec une structure très sommaire au dessus des bacs de culture.

Enfin si l’on décide d’intervenir, il existe plusieurs méthodes pour faire tomber les insectes de vos plantes :

  • un simple coup de jet d’eau (non chlorée) refroidit bien des ardeurs
  • sortir la plante du substrat, la retourner et immerger tout le feuillage dans le bassin à poissons par exemple, pour “rincer” les indésirables (je fait ça en cas d’attaques de pucerons). Replanter ensuite
  • prélever les ravageurs à la main

Repérer les chenilles

Difficiles à voir

Je reviens aux chenilles qui me préoccupent en ce moment. Elles sont des as du camouflage : il y en a quatre dans la photo ci-dessous, trouvez-les!

Chou attaqué par la piéride, chenilles verte experte en camouflage.

Avec un oeil exercé, on finit par arriver à les repérer. Le matin (lorsqu’on vient nourrir les poissons) est un bon moment pour ça.

Repérées grâce à leur crottes

Mais, elles laissent des traces qui les trahissent mieux que leur présence elle-même : les crottes. Les chenilles mangent de grandes quantitées de végétaux par jour, et font des crottes en conséquence. Je ne résiste pas à vous poster cette video tournée ce matin d’une piéride du chou prise sur le fait !

 

C’était une piéride du chou, je suis également attaqué par des noctuelles de la tomate (papillons de nuit) dont les chenilles s’attaquent aux feuillages et au tomates vertes. Heureusement, elles laissent les tomates mûres tranquille !

On prendra soin aussi de prélever les chrysalides, sinon ont est repartis pour un cycle!

Partager les surplus

En permaculture, une des éthiques est de partager équitablement. Les plantes sont prolifiques dans notre système d’aquaponie, et nous pouvons laisser une partie de cette production à la nature…. Mais on peut aussi transformer cette nuisance en ressource !

recolte-chenille-truite

Ainsi, mon petit tour quotidien se transforme ces derniers temps en chasse à la chenille (je commence à être bon !). La récolte ainsi constituée est un met de choix pour les truites ! Elles se jettent goulûment sur ces chenilles bien grasses nourries au feuillage frais! C’est un complément de nourriture vivante apprécié et surement bénéfique à leur santé. Et puis, récolter la chenille, c’est plus agréable que d’aller fouiller le compost pour leur fournir des vers !

 

Si vous avez des question, remarque, ou suggestions, n’hésitez pas à nous en faire part ci-dessous. Et si cet article vous a plu, partagez le autour de vous grâce aux boutons ci-dessous !

9 Commentaires

  1. Sylviane S.

    Salut Greg, j’ai repassé la vidéo de la crotte en boucle tellement ça m’a fait rire! trop géniale! Finalement cette histoire de prédateurs me plait bien car c’est l’exemple permaculturel parfait du problème qui devient la solution, sous forme de nourriture pour les poissons:) Et puis je trouve que ça rend le système plus “crédible”, c’est à dire moins isolé de la nature avec la présence de ces pyerides.., et disons qu’en faisant toi-même la chasse à la chenille ou en “lavant” les plantes avant de les remettre dans le substrat, tu deviens LE prédateur à la place des merles, tu investis donc l’écosystéme comme 4éme élément;-) D’ailleurs tu es en bout de chaine puisqu’au bout du compte tu les manges tous!
    Des bises,
    Sylviane

    Réponse
    • Greg

      Salut Sylviane.

      Hehe… nous avions vu ensemble que le système n’est pas forcément isolé et peut assurer plein de fonctions annexes, et bénéficier d’une intégration parmi le reste du design en permaculture…

      Merci pour ton commentaire, et à bientôt pour que tu nous en dise pls sur tes expériences 😉

      Bises

      Greg

       

      Réponse
  2. Darna MEN

    Et si on plantait des Pyrètres aux entrées des serres ?

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Darna!

      Peut-etre que cela peut être intéressant. as-tu eu vent d’expériences similaires?

      Le risque peut être que cela tende à tendence à repousser tous les insectes, et cela peut -être un peu dommage… Les polinisateurs par exemple sont bienvenus et nécessaires ! J’ai d’ailleurs remarqué que chez moi,ils sont nombreux hors de la serre, mais peu s’aventurent à l’intérieur. Du coup, les production fruitières sont parfois à peine assez pollinisées.

      Si tu as plus d’infos là-dessus, nous sommes tous preneurs…

      Cordialement,

      Greg

      Réponse
  3. vincent Pereyre

    Bonjour Greg
    Juste une petite astuce que j’ai découvert pour séparer les vers du lombricomposte en faisant des petits tas, ce qui parait plus facile pour nourrir les truites ensuite avec les vers.
    Voila le lien pour l’article
    http://permaculturenews.org/2011/04/02/everything-you-need-to-know-about-composting-with-worms/
    D’autre part vu le caractère vorace des truites, ne pourrait on pas leur proposer dans leur régime alimentaire des animaux assez communs dans les jardins, je veux parler des limaces.
    Cordialement
    Vincent

    Réponse
  4. Sébastien

    Bonjour Greg,

    Aurais-tu des infos pour lutter contre les Thrips( ils défoncent mes batavia !!). Pour l’instant, je pulvérise de l’eau de source matin et soir et je vais essayer de mettre des pièges à glu bleu . Je fais également une pulvérisation de décoction d’ail et de piment tous les 5 jours.

    Si quelqu’un à des infos …..

    A bientôt

    Réponse
  5. Greg

    Salut Sébastien !
    Pas trop de souci avec les thrips chez moi pour l’instant donc peu d’expérience… mais j’essaierai l’ail, plus souvent…
    Le dosage est important 2 à 3% masse soit 20 à 30 g par litre.
    Je ne sais pas si le piment aide. Sinon ça pousse ?
    A bientôt !

    Réponse
  6. Sébastien

    Salut Greg,

    ça commence, je t’enverrai des photos prochainement. Je suis dans la construction d’un chauffage solaire en thermosiphon ( 30 m2) Car j’ai 18 ° dans l’eau le matin et les Tilapia n’aime pas ça du tout ( première chtouille !!!)

    Je vais essayer d’augmenter la dose d’ail comme tu me le conseilles.

    A bientôt,

    Réponse
    • Sébastien

      Salut Greg,

      Le traitement ” décoction d’Ail ” avec le dosage que tu m’as donné marche à merveille !!!

      Il faut toutefois le renouveler tout les 4 jours pour eradiquer parfaitement les Thrips .

      A bientôt

      Réponse

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