Ethique : l’aquaponie forcément durable ?

20 Déc, 2014

L’aquaponie sort du bois et passe à la télé ! Un petit reportage très intéressant sur Arte nous présente l’aquaponie, technique de production de nourriture étonnante, à laquelle ce site est dédié. C’est l’occasion pour moi d’échanger avec vous sur l’aspect éthique de cette technique. Alors l’aquaponie, une technique durable, souhaitable, ou pas ?

D’abord, regardez ce fameux reportage très bien fait.  Il vous expliquera images à l’appui les principes de l’aquaponie. Vous y trouverez également divers exemples et manière de l’utiliser. Ce sont 14mn très instructives :

Les différentes formes que l’aquaponie peut prendre

L’aquaponie n’est qu’une technique, elle n’a pas d’éthique propre ! Elle peut être utilisée dans des contextes assez divers pour des résultats assez différents.

Le potager individuel ou de petite collectivité

C’est un aspect important qui manque dans le reportage ci-dessus ! On peut pratiquer l’aquaponie à petite échelle ! Je pratique en tant que particulier et partage mes résultats et expériences à travers les articles de ce blog. Cela participe déjà pour une bonne part dans notre nourriture quotidienne. Je me suis lancé le défi d’aller plus loin en tirant la majeure partie de l’alimentation de notre famille de nos productions !
L’objectif me parait atteignable, et à certains moments même dépassé. Les surplus profitent à nos voisins et amis. J’essaie avec ce blog et mes formations de vous aider à atteindre une certaine autonomie alimentaire. C’est un pas de plus vers la résilience qui me parait précieux.
On peut aussi le faire dans le cadre d’une petite collectivité, comme nous l’avons mis en place pour les enfants d’une maison des assistantes maternelles ! Offrir aux enfants dès leur plus jeune âge l’accès à une nourriture saine qui a poussé sous leurs yeux, c’est un beau cadeau non ?
Des éco-villages ou éco-hameau auraient tout intérêt à développer des petites structures effiocaces de production de nourriture saine à leur échelle ! De ce côté là, certains sont prêts à faire le pas, mais rien d’existant en Europe encore à ma connaissance. c’est pourtant un gros potentiel à mon sens.

La ferme urbaine : par nature intéressante

Notre modèle de développement a amené les populations à se concentrer dans les ville. Même dans un pays assez agricole comme la France, l’approvisionnement se fait aujourd’hui à grands renforts d’énergie pour transporter la nourriture jusqu’aux centres urbains, quand elle n’est pas produite à l’étranger.

Ramener la production au plus près du consommateur par de petites fermes urbaines a des avantages certains. C’est à coup sûr bénéfique pour l’efficacité énergétique . C’est aussi un moyen de réduire les temps de transport et d’entreposage, et donc améliorer la qualité alimentaire des produits par leur fraîcheur.

La ferme urbaine peut permettre d’utiliser des espaces dégagés inutiles. Friande de soleil, elle a souvent envie de monter sur les toits ! Et c’est possible car elle n’a pas besoin de sol. Par son efficacité intrinsèque, elle peut également se contenter de petites surfaces. Elle peut ainsi être implantée proche d’employés qui n’ont pas forcément envie d’être paysans à la campagne. C’est un bon moyen pour relocaliser une activité de production. La société urbaine de service pur dans un monde a énergie limitée n’est pas durable…

La ferme industrielle hyper technologique

La production de nourriture par l’aquaponie nécessite des infrastructure. Dans une démarche de pure efficacité industrielle et financière, on en arrive à des modèles comme la ferme aux Etats-Unis présentée à la fin du reportage.

Les investissements pour ce type de structure sont colossaux. Un certain nombre de projets basés sur cette démarche ont d’ailleurs subi des échecs retentissants.

C’est cette dérive industrielle et la récupération de la technique d’aquaponie et de l’argumentaire bio-éco que je souhaite examiner ici.

ferme industrielle vs ferme urbaine communautaire

Comparaison de systemes d’aquaponie entre une ferme industrielle et une petite ferme urbaine communautaire.

Durable et souhaitable, c’est une question de manière

On peut commencer à faire un tri en balayant les éthiques de permacultures qui nous sont chères.

Ethique : l’aquaponie sert-elle l’homme ?

On a pu voir que dans certains cas, l’utilisation de l’aquaponie peut avoir des bénéfices sociaux par la création d’emplois non délocalisables et reconnectés à la nature, plus humains.

Pour ceux qui consomment les produits, c’est donner l’accès à une nourriture saine et fraîche qu’ils n’ont tout simplement pas aujourd’hui !

La ferme hyper-industrielle ne semble pas servir l’homme.  C’est une machine industrielle qui, comme ils s’en vantent, ne dort jamais. Dans une atmosphère stérile et d’éclairage artificiel, les quelques employés gantés sont seuls face aux plantes et aux machines… Epanouissement ? Pour ma part c’est plutôt une vision de cauchemar

De plus, l’approche hygiéniste et la volonté de contrôle absolu dans ce milieu hyper-artificialisé en fait un système très peu résilient, qui au contraire serait très fragile aux inévitables incursions de pathogènes. A quand la prochaine épidémie de E.Coli ?

 

Ethique : l’aquaponie préserve-t-elle la Terre ?

On a déjà évoqué les économies d’énergie potentielles dûes au changement de modèle. Passer de grande monocultures hors de villes, au circuit de distribution centralisé à de petites fermes urbaines aquaponiques en circuit court induirait une diminution significative de la dépense d’énergie dûe au transport. La nourriture des poissons est bio-sourcée. Ceci est le fertilisant qui vient en lieu et place des fertilisants chimiques. Enfin, c’est une économie très substantielle d’eau et de rejets polluants en milieu naturel. Cette problématique est largement présente aujourd’hui.

On préserve donc notre milieu naturel, la bio-diversité, et  nos précieuses ressources en pétrole.

 

L’aquaponie nécessite malgré tout d’investir dans des structures conséquentes. Il faudrait pouvoir faire le bilan d’énergie grise de la structure initiale. Ensuite vient la dépense d’énergie au quotidien,  pour faire tourner l’eau du système, qui reste très faible (je donne ici un exemple des faibles consommations de mon système).

Pour moi, un des points de basculement vers le non soutenable est l’emploi d’éclairage artificiel. Vu les techniques utilisées dans la ferme industrielle de la vidéo, la consommation d’énergie explose. La production ramenée à la surface dans l’exemple de la ferme industrielle est selon eux de 20 à 40 fois supérieure. Au prix de quelle débauche d’énergie ?

 

Ethique : l’aquaponie est-ce équitable ?

Le développement de petites fermes urbaine, assez intensive mais au circuit de distribution court, est un modèle qui peut permettre au consommateur de gagner en qualité d’alimentation, et de créer du travail qui a un sens pour les gens.

La dérive hyper industrielle montrée dans le reportage à partir de la 13ème minute (certifiée bio, imaginez vous!) crée peu de travail, déshumanisé, et profite uniquement à ceux qui ont pu financer les investissement énormes, soit une poignée. Equitable ? Je ne crois pas non….

Durable, équitable, éthique… c’est selon

L’aquaponie présente des avantages certains, mais ce n’est qu’une technique. Elle est à replacer dans le cadre de principes utiles, au service d’une éthique. Ainsi, il ne faut pas confondre les usages. Je suis intimement convaincu que l’aquaponie peut avoir un impact positif sur l’agriculture et la nourriture d’aujourd’hui et de demain. Elle peut aussi être récupérée par un modèle qui ne se remet pas en question et apporter plus de problèmes que de solutions.

 

Quelle est votre vision d’un modèle de développement éthique de la production de nourriture ? Pensez-vous que l’aquaponie puisse faire partie d’une solution ?

J’aimerais beaucoup avoir votre avis sur ce sujet, svp partagez vos réflexions ci-dessous !

 

24 Commentaires

  1. Ghislain NICAISE

    Tu as du voir ce que j’ai écrit à urbanfarmers. On discutera de tout ça avec Bertrand quand tu viendras. Je te souhaite de bonnes fêtes de fin d’année !

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Ghislain,

      Vu, oui, merci! Ravi d’en parler avec toi bientôt. Bonne fêtes, àbientôt.

      Greg

       

      Réponse
  2. Sylvie

    Bonsoir Greg
    Ce petit reportage est très instructif, merci de nous l’avoir fait connaître. Effectivement, ce qu’en ont fait les américains fait froid dans le dos, et du coup on ne peut pas déplorer que l’UE n’ait pas délivré le label bio à l’aquaponie, cela évite de certifier n’importe quoi et de protéger l’Europe de telles dérives. Mais ce qui m’a choqué le plus dans ces structures de Chicago que je ne qualifierai pas de fermes, ce sont les conditions de vie des poissons. Je vais sûrement me faire traiter de Brigitte Bardot mais franchement quelle horreur. De plus le stress chez les animaux ne donne pas une bonne nourriture…cf les articles sur les conditions d’abbatage des bovins. Personnellement, j’ai atteint mes modestes objectifs aquaponiques. Je t’avais contacté cet été pour le montage d’un système permettant d’hiverner mes … 7 poissons rouges à 1500 m d’altitude. Ils sont passés du bassin extérieur au petit bassin intérieur de 60 litres avec succès. J’ai commencé par rentrer mes salades et mes haricots du potager avant les premières gelées, ils ont ainsi pu terminer leur production au chaud, j’ai actuellement de la menthe des capucines, des fines herbes. Par contre j’ai testé les salades et les graines d’herbes aromatiques, mais comme nous l’avions évoqué, la lumière est insuffisante du moins pour l’instant, je réessayerai en février. Car je ne suis pas tentée par l’éclairage artificiel et moins encore depuis le reportage ! En attendant je fais des graines germées, cela va beaucoup plus vite que dans un germoir et pas besoin de rincer à l’eau… Je suis donc une “microaquaponiste” satisfaite.
    Merci pour tes conseils et ton engagement.
    Sylvie

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Sylvie,

      Merci pour ton témoignage.

      Tu soulignes un point que j’avais hésité à aborder dans l’article: le bien-être des poissons. Là encore la ferme industrielle pousse le bouchon très loin. Les densités de poissons dans l’aquaculture recirculante ou l’aquaponie telle qu’ils la pratiquent est de l’ordre de 120kg de poisson dans 1000l d’eau d’élevage! En aquaponie domestique, nous sommes à des densités bien moindre de l’ordre de 5 à 15 kg de poissons pour 1000l d’eau. Certains aquariophile pensent que c’est déjà énorme. On arrive dans ces conditions à préserver une eau de très bonne qualité pour les poissons. Avec des densités significativement inférieures, les plantes peuvent avoir du mal à pousser correctement sans carences. Ceci est une approche grossière bien sûr, car ce qui compte c’est le rapport entre la quantité de nourriture donnée aux poissons, et la quantité de plantes.

      Je suis content que tu aies pu transférer tes poissons de l’extérieur vers l’intérieur sans problèmes. Les jours vont aller en s’allongeant à partir de maintenant, et tes salades devraient pousser dès février si la saison est ensoleillée ! Excellent aussi le coup des graines germées! Le fait que l’eau circule assure qu’elles germent bien et sans pourrir sur place. Je te conseille quand même de bien les rincer avant de les consommer, ainsi que d’éloigner tout animal domestique (chat, chien) de ton système… En tout cas tu sembles avoir trouvé une bonne rotation hiver/été. N’hésite pas à nous donner plus de nouvelles au printempos, je suis curieux de voir comment tout cela évolue!

      Bien cordialement,

      Greg

      Réponse
  3. Martine Thiessard

    De mon point de vue votre article soulève toutes les questions et votre analyse me semble excellente.
    Comme pour tout le “Trop ou Pas assez” est toujours un problème. La grande industrie à toujours la même démarche : faire du fric, j’avais envie de dire “à n’importe quel prix”, mais il serait plus exact de dire “au détriment des autres”.
    La ferme américaine (J’habite le même continent, au Québec, c’est un peu différent.) me fait penser à la ferme aux mille vaches ! Pour l’éthique on repassera… Je pense que le stress de 300 à 400 poissons entassés dans des petits bassin est du même acabit, comme les élevage de poulets. La qualité de la nourriture est forcément influencée en négatif pour les animaux et les plantes, mais au bout du compte pour les humains aussi.
    La technique est très bonne, maintenant comment on s’en sert c’est autre chose.
    J’aime beaucoup votre blog, merci de nous partager tout ceci.
    Martine

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Martine,

      Merci pour votre commentaire. Je vous renvoie également à ma réponse à Sylvie plus haut, la densité dans cette ferme industrielle est tout simplement énorme. Je pense que les densités que nous utilisons sont acceptable du point de vue des poissons. Par exemple, les miens vivent en bancs ensemble assez serrés, et n’utilisent réellement que la moitié du voulume de leur bac!

      Abientôt

      Greg

      Réponse
  4. mnizet

    Bonjour,
    Merci pour cette analyse intéressante et le lien vers le documentaire; mais je voudrais réagir à quelques éléments qui me paraissent importants: le transport, la taille et la lumière, pour l’aquaponie urbaine.
    L’aquaponie est un pour moi élément de réponse pour certaines problématiques urbaines; mais ne pourra jamais être LA réponse à l’entassement d’humains comme celui d’animaux… Cela pour des raisons évoquées plus haut que je vais développer:
    -Le transport: Je ne sais pas si cette production “re-localisée” est moins énergivore qu’un produit qui a poussé à quelques kilomètres de là; entre les bacs de culture, le substrat, le pompage/circulation/chauffage de l’eau, etc… Il serait intéressant de faire un bilan énergétique assez précis qui prenne le plus possible d’éléments en compte.
    -La lumière, la résistance des bâtiments ou l’énergie du pompage: Pour faire pousser les plantes sans devoir les éclairer, il faut que le soleil s’en charge; donc que les feuilles aient accès à la lumière qu’il fournis; pour cela, il faut cultiver en haut des bâtiments… Donc construire des bâtiments solides capables de résister au poids de toute l’eau nécessaire à l’installation (ce qui alourdis le bilan énergétique), ou redescendre en sous-sol les cuves à poissons, ce qui oblige à user plus d’énergie pour la circulation de l’eau…
    -Et enfin la taille: calculez la production que peut permettre la superficie des toits d’une ville et comparez-la à la consommation de cette même ville… Sachant que seule une partie de ces toits sont aménageables (si on peut arriver facilement à 50%, ce serait déjà très beau)… Et ne me dites pas “avec ma terrasse, j’arrive à nourrir ma famille”; soyons pragmatiques et regardons les chiffres!

    Tout cela me fait penser que l’aquaponie ne pourra jamais être qu’un petit élément de réponse aux problématiques d’approvisionnement des zones urbaines en aliments; mais ne pourra jamais y répondre de manière très importante. Cette technique de production n’est pas pour autant à négliger, bien au contraire; elle est juste une belle idée, une “part du colibri” que tout urbain “de grenier” peut apporter à son “petit monde” en faisant bien attention à la solidité de son immeuble… Une idée nécessaire, à placer là où il faut quand on peut…

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Mnizet,

      Merci de partager tes réflexions, c’est comme cela qu’on avance tous ensemble.

      Nous sommes bien d’accord. Je ne pense pas qu’il existe UNE solution. Je me méfierai même de n’importe quelle solution qu’on présenterais comme LA solution. Ca me rapellerait trop le combiné semence OGM unique+déserbant+pesticide que certains semenciers chimistes essaient de présenter comme une unique solution viable pour l’agriculture à travers toute la planète…

      Maintenant sur les différents points :

      Le transport : faire un bilan d’énergie grise est un exercice compliqué. Je m’y collerai un jour, si quelqu’un de plus qualifié que moi veut appoter ses lumières, ce serait avec plaisir. Quoiqu’il en soit, ceci est à comparer avec le bilan du camion qui transporte, etc… C’est compliqué. Le truc, c’est qu’on ne compare pas ça à une nourriture produite à quelques km. L’habitat périurbain rentre systématiquement en compétition avec l’agriculture proche de la ville, et gagne quasi à tous les coups, c’est plus “rentable”… Du coup les légumes sont rarement produits à proximité des villes. Voire même à l’étranger mais c’est une autre histoire. Il nous reste à faire également de l’éducation populaire (pour et par le peuple) pour changer nos habitude et consommer local et de saison.

      La lumière : clairement, il parait plus logique et résilient d’utiliser celle du soleil non ? Donc on va sur les toits. Tu parles de devoir renforcer les toits. Les bacs de culture représentent une charge de 300kg/m2 max, les bacs à poisson environ 500kg/m2 s’ils sont relativement plats. Je pense que la plupart des immeubles sont dimensionnés pour de telles charges. Il me semble que n’importe quel plancher prend 300kg/m2 au moins, je crois que c’est la norme. J’ai quelques relations dans le batiment autour de moi, je leur pose la question et revient avec des infos plus précises. Toi même tu en as ?

      La taille : La encore, on parle bien d’une partie de la solution. Mais l’aquaponie reste une méthode très productive. On parle bien d’approvisionner en légumes essentiellement, avec un bonus de poissons. Nous ne sommes pas prêts de cultiver nos céréales de cette façon… Mais si on imagine utiliser le toit d’un immeuble de quelques étages (disons 3-4), et donc de créer une petite ferme urbaine, elle peut surement contibuer à l’approvisionnement en végétaux d’une part significative des gens de l’immeuble en question, voire la dépasser allègrement. C’est toujours ça de pris non ? C’est sur qu’à l’échelle globale d’une ville, on n’est pas rendus, mais là aussi, le colibri fait sa part.

      Tu as raison, soyons pragmatiques et regardons les chiffres, le problème c’est qu’on en a peu. Je suis curieux de voir ceux de l’initiative suisse présentée au début de la vidéo. Laissons leur le temps de développer et de mettre tout ça au point, je ne dis absolument pas que c’est facile…

      J’en profite pour passer un autre message. Prenons bien garde à la fiabilité des chiffres annoncés ici ou là. Je suis tombé l’autre jour sur un site de permaculture qui nous expliquait que l’autonomie alimentaire d’une petite famille pouvait être atteinte sur 33m2 ! Pour le coup c’est absolument faux, et à coup sûr.  Sur l’aquaponie, tout un tas de chiffres farfelus circulent aussi, attention au marketing forcené. Pour ma part, je met un point d’honneur à ne pas vous abreuver de ce genre de bêtise et vous vendre du rêve inaccessible.

      Enfin, l’aquaponie à l’échelle domestique est pour ma part une garantie de fraicheur et de qualité, un luxe que je ne peux tout simplement pas trouver ailleurs…

      Sincèrement,

      Greg

       

      Réponse
      • Michel Nizet

        Bonjour, Greg,
        Merci pour ces précisions très intéressantes.
        Pour ce qui est de la recherche, l’opacité des différents programmes fait que les résultats sont soit inaccessibles soit inexploitables pour la majorité… Je me rappelle d’une présentation de recherche collaborative (faite à un colloque de l’AFAHC) qui m’a simplement fait rêver; mais le plus dur est de cadrer les “chercheurs” pour qu’ils respectent les protocoles et aient des résultats fiables… Mais les choses changent, à ce niveau; et on est de moins en moins seuls à réfléchir sur ces choses, c’est très bien… ça nous aidera peut-être à y voir plus clair sur les bilans carbone comparés ou sur les surfaces disponibles pour la culture urbaine (sur toit ou non) si l’on est pas arrivés à des résultats satisfaisants avant que “les pros s’en chargent”.
        Malgré le “mitage péri-urbain”, je persiste à croire que l’on peut faire en sorte que ces zones soient plus productives, et ce de manière bien plus facile qu’à l’intérieur des villes… Imagine un maraîcher qui mets ses planches en culture aquaponique… Rien que sous ses serres, pour commencer… En travaillant les substrats de culture, la “phyto-épuration productive”, etc… à mon avis, il y-a moyen d’intensifier la production de manière très importante, à l’image de l’agroforesterie sur les grandes cultures où elle apporte 30% de productivité en plus sans extension de surface (et ce de manière conventionnelle; je suis sur qu’en utilisant des essences fruitières et produisant du BRF en TTCR dans la surface enherbée des alignements d’arbres, on pourrais peut-être atteindre les 70 à 80% en plus).
        Si j’ai assez de temps cet hiver pour la finir (me reste la maçonnerie des bacs, les étagères et la bâche à mettre), j’aurai au printemps une serre de production de plants avec des “piscines” dans le sol (système californien, réchauffé par un rocket-stove); ça me permettra de faire des essais “grandeur de serre” (12m par 3 hors tt au sol). Par la suite, j’aurai une bien plus grande serre (300M2) à coté d’une cressonnière qui prends son eau dans un petit étang; donc je pense que cette configuration me permettra de faire de très beaux essais “d’aquaponie” (avec lien au sol) dont quelques idées pourront être reproductibles chez les collègues maraîchers. La seule chose qui me manque, c’est du temps pour mettre tout ça en place; mais ça se fera… “patience et longueur de temps”…
        Quand je serai prêt, je te contacterai pour échanger avec toi, en tout cas; ça ne peut être qu’intéressant!
        A bientôt, j’espère.

        Réponse
        • Greg

          OK Michel, plein de projets! N’hésite pas à me recontacter le moment venu.

          A bientôt

          Greg

          Réponse
  5. henri

    Salut Greg !
    Parler d’aquaponie à la télé, c’est bien, mais présenter « l’usine aquaponique », c’est ridicule. On peut comparer ce passage avec les vidéos de Growing Power de Milwaukee (Michigan) :

    https://www.youtube.com/watch?v=K5zP4WPgcqY

    L’éclairage, l’ambiance et la productivité (c’est à dire la production totale divisée par l’investissement) sont incomparables. Comme quoi, on peut être étatsunien et resté à l’échelle humaine.

    Si l’énergie nécessaire pour faire tourner cette « usine » était fournie par des panneaux solaires placés directement sur le toit, cela serait simplement ridicule mais je suppose que l’énergie est fournie par le réseau électrique, c’est-à-dire par une centrale nucléaire construite à plusieurs centaines de kilomètres de là. Par « effet Joule », le réseau électrique dissipe une part importante de l’énergie produite, qui s’en va participer au réchauffement climatique. Ainsi l’irrésilience (excusez le néologisme!) est acquise dès le départ. Tôt ou tard, une tempête, baptisée Sandy ou autre, va interrompre l’approvisionnement électrique et les poissons vont crever.

    L’intérêt de l’aquaponie, c’est de s’asseoir dans sa serre entouré de ses poissons et de ses plantes, et avoir confiance dans l’avenir parce qu’une tempête peut briser une vitre mais la symbiose poisson-plante y survivra.

    Je te souhaite de joyeuses fêtes
    Henri

    Réponse
    • Greg

      Salut Henri!

      On est bien d’accord…. Perso je dois encore améliorer les choses, je ne tiens que deux-trois jours sans électricité.

      Merci pour le lien ! Si tu en croise d’autres pertinents dans tes recherches, n’hésite pas à m’en envoyer en MP. Je fais une liste de vidéo que je dois traduire (un jour) pour que tout le monde puisse en profiter….

      Joyeuses fêtes à toi et à tes proches.

      Greg

      Réponse
  6. Sylviane

    Salut Greg,

    Merci pour ce nouvel article et le lien avec l’émission. Je trouve ton analyse très pertinente, finalement comme souvent, il faut bien faire la difference entre le “fond et la forme”..
    Pour rejoindre ton commentaire sur ce reportage, et sachant quelle forme nous souhaitons que l’aquaponie prenne pour notre autonomie et notre capacité de résilience individuelle ou collective, je me suis sentie très frustrée que l’emission ne presente que les aspects hyper techniques, pro, scientifiques à travers le travail de chercheurs type INRA ou autre.. ceci n’est pas positif pour interpeller ou eveiller la curiosité des spectateurs alors qu’une présentation simple et des exemples à petite echelle auraient été beaucoup plus fédérateurs! Au final j’ai peur que les gens n’y ait vu qu’une technique futuriste de plus qu’ils auront oublié dans 5 mn, et qui les éloigne de leur confiance dans leur capacité à imaginer et à créer! Et la fin du reportage en remet une couche avec cette méga-usine hyper aseptisée et inhumaine qui nous éloigne encore de nos propres solutions à echelle humaine..
    J’envisage beaucoup plus le développement de l’aquaponie non seulement dans l’ethique et les principes de l’approche permaculturelle, mais aussi, au nom de ces mêmes principes (un élément , plusieurs fonctions..) , d’en faire un outil d’éducation à la connaissance et au fonctionnement du vivant auprès des enfants en particulier (comme vous l’avez fait à la MAM). Dommage que ceci ne soit pas du tout évoqué, ce rôle de support pédagogique qui peut expliquer concrètement “l’écosystéme”, “la photosynthèse”, “les micro organismes”..etc.. tout ça avec un côté ludique et magique qui génèrerait autant de connaissance que de plaisir, que de respect du vivant chez les enfants! Alors là oui, le reportage aurait été vraiment interessant et “durable”!
    Je n’ai d’ailleurs aucune envie de diffuser cette vidéo autour de moi, je m’en tiendrai à ce super site qui s’adresse au commun des mortels , ne prend pas les lecteurs pour des benêts et encourage avec générosité et sérieux (et oui les 2 peuvent aller ensemble!) la créativité, la responsabilité et la capacité de résilience de chacun d’entre nous: aquaponie.net tu connais ?;-))

    Encore merci pour tes articles et excellente fin d’année!

    Réponse
    • Greg

      Heuuuuu…. que dire de plus ? Merci Sylviane !   😉

      Je rebondis quand même sur l’aspect pédagogique d’un système aquaponique, c’est effectivement un excellent moyen d’éducation populaire, qui permet de faire prendre conscience des cycles à travers les écosystèmes… J’aimerais bien passer le mot dans les écoles, quelques contacts existent déjà. Si des profs nous lisent et ont envie de s’investir dans ce genre de projet, qu’ils n’hésitent pas à me contacter vie le formulaire de contact en page “A propos…”

      Très bonne fin d’année à toi et tes proches Sylviane!

      Greg

       

      Réponse
  7. gonzague

    Bonjour à tous,
    Débat et commentaires très intéressants. Merci à tous.
    Cependant, un aspect, qui me parait crucial, n’a pas été évoqué :
    Dans les intrants du système, à l’usage, on a l’électricité pour la pompe, la lumière, un peu d’eau pour compenser l’évaporation mais surtout, et c’est ce qui n’a pas été évoqué, la nourriture des poissons ! D’où vient-elle et quelle est-elle ? en quelle quantité ? Pour être autonome et résilient, le système doit pouvoir y avoir accès à proximité et en quantité suffisante. Qu’en pensez-vous ?
    Voilà, c’était ma petite contribution à cet échange.

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Gonzague, merci de contribuer au débat.
      Tout à fait, il n’y a pas de miracle, les plantes et poissons ne grandissent pas sur de l’air pur! Le principal intrant du système est effectivement la nourriture des poissons.
      Elle diffère selon le type de poisson et la niche écologique qu’il occupe. Les carnivores, plus haut dans la chaine alimentaire, auront une nourriture plus chargée en protéines, les omnivore moins, les herbivores encore moins.
      La nourriture fournie est le plus souvent de la nourriture industrielle sous forme de granulés. Les nourritures fortement protéinées à destination des truites par exemple ont un défaut majeur : elle sont en partie (environ 20-30% je crois, à vérifier) constituées de farines de poissons (ainsi que de céréales et autres végétaux).
      Celles-ci proviennent soit des déchets de l’industrie du poisson, soit de la pêche de petites espèces non adaptées à la consommation humaine, ce qui continue à maintenir la pression sur nos océans déjà surpêchés. De nombreux programmes de recherche existent à travers le monde pour essayer de remplacer au moins une partie de ces farines de poissons par des végétaux fortement protéinés type lin ou soja. Certains ont du succès et arrivent à diminuer les besoins de plus de moitié.
      Dans les zones chaudes, ont aura tendance à élever des espèces omnivores, moins gourmandes de ce point de vue là. L’espèce reine est le tilapia.
      Enfin, on peut aussi envisager de développer une aquaculture/aquaponie écologique en milieu naturel en élevant les espèces des niveaux inférieurs de la chaine alimentaire de la truite (insectes, petits poissons blancs).
      Pour ce qui est de l’autonomie complète (est-elle souhaitable ?), je pense que ce n’est pas faisable, surtout en ville. La résilience, par contre : la production des granulés n’est pas de la “haute technologie”, c’est de la cuisine… et les granulés se stockent très bien au sec (j’ai personnellement plus d’un an de stock).
      Encore une fois, la solution miracle n’existe pas, ou alors c’est une escroquerie. L’autonomie alimentaire complète vantée par certains n’est possible que sur une grande surface (qui doit être de l’ordre de 10 000m2 pour un foyer de 4, certains osent écrire 33m2 !!). C’est possible dans des coins reculés de campagne, loin de tout contact avec la société. Mais dès que vous sautez dans votre voiture pour aller vous acheter un jean’s à la ville, vous avez perdu! De l’autre côté, un citadin peut vivre avec peu de moyens en ville, pas de voiture par exemple, et produire une partie de sa nourriture écologique grâce à l’aquaponie !
      Il n’y a pas de solution “pure” écologique! Tentons tous d’être pragmatique et d’opter pour des approches raisonnables, d’éviter les débauches d’énergie inutiles. Je suis sûr qu’on peut atteindre cette fameuse “sobriété heureuse”…

      Réponse
      • eluque

        Bonjour Greg, et déjà merci pour ton travail, c’es très inspirateur pour ces qui comme toi trouvent nécessaires concepts comme la permaculture.

        Je profite la pause pour vous informer que je suis hispanophone et j’imagine que je fais plusieurs erreurs dans mon texte. J’essaie d’améliorer !

        De retour au sujet. Si je comprends bien, les intrants pour les poissons sont la partie qui n’est pas bouclé dans le cycle. Ça fait un petit moment que je suive la piste de la spiruline avec beaucoup d’intérêt, et je pense que c’est un intrant idéal pour ça richesse en nutriments, notamment son forte valeur en protéines (51–71%). Au même temps ça complique la chaine, parce que sa culture exige aussi du temps, mais de plus en plus il y a du monde qui travail pour la faire plus efficace. Réussir a avoir toutes ses intrants de façon naturel (plutôt minerales) c’est aussi un défi. Mais il y a déjà quelques producteurs qui ont réussi à le faire avec ceindre de bois, urine, purins de plantes, oxide de fer a partir de clous, etc…

        Je crois que c’est possible d’avoir tout le cycle de la aquaponie à la main de façon naturel (énergies renovables compris). Mais c’est difficile à s’occuper de tout le cycle, forcement la coopération c’est la clé. Et ça par principe c’est beau aussi.

        Je profite pour te faire une question. Est-ce que t’as pensé à remplacer la fibre de coco pour paillis de chanvre? Par example: http://www.planetechanvre.com/nos-produits/paillis-de-chanvre.html C’est plus local ! En fait c’est une autre culture très intéressante pour la récupération de la terre et une clé pour produire bioplastique (voir http://sensiseeds.com/fr/blog/comment-sont-fabriques-les-plastiques-base-de-chanvre/) non toxique pour extirper tout les traces de PVC et autres plastique toxiques du cycles de production de nourriture.

        Quand on vois tout ça c’est difficile à croire que l’humanité a peux de chance a réussir 🙂

        Un abrazo!

        Réponse
        • Greg

          Hola Eluque,

          Merci pour ton commentaire.
          Il y a un certain nombre de pistes pour produire soi-même pour les poissons. Mais dans tous les cas, on ne pourra pas boucler le système…
          La terre et le soleil sont à la base de tout!
          La piste de la spiruline est intéressante, je sais que ça se fait déjà un peu en aquaculture. J’ai testé, mais les poissons ont une réaction moyennement enthousiaste…
          Je suis persuadé qu’il faut cumuler plusieurs approches pour y arriver.
          J’en teste une qui n’est peut-être pas la plus simple… Difficile à expliquer en quelques lignes. J’y reviendrai avec un article plus complet !

          Pour le paillis de chanvre, c’est à tester! Je mets ça sur ma liste des essais…. 😉

          A bientôt!

          Greg

          Réponse
          • Greg

            Merci Enrique pour le partage !
            Je les connaissais. Intéressant, mais je préfère faire une bonne partie du suivi “à la main” pour l’instant. Mais je ne dis pas que je ne me pencherai pas sur tout ça un de ces jours…
            A bientôt
            Greg

  8. gonzague

    Merci pour ta réponse.
    Je suis de ton avis, il faut être très pragmatique et la sobriété heureuse me parle beaucoup.
    Un scientifique, conférencier et spécialiste du poisson d’Afrique qui arrive à vivre dans la gadoue pendant les longs mois de sècheresse expliquait que cette espèce, végétarienne était très adapté à l’élevage en bassin dans de petites fermes et qu’il se contentait des déchets végétaux. De plus sa chair est bonne au gout. Je me demandait s’il était possible de se procurer en France cette espèce dont j’ai oublié le nom. Pour ce scientifique, l’élevage de poissons végétariens est bien plus pertinente d’un point de vue écologique et permet aussi au consommateur de ne pas s’intoxiquer aux métaux lourds comme pourraient l’être les espèces en haut de la chaine alimentaire.

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Gonzague,
      Je crois qu’il s’agit du Tilapia… Un super poisson! Il en existe pas mal d’espèces différentes, toutes difficiles à obtenir en France.
      Le souci, c’est que c’est un poisson d’eau chaude. Chauffer l’eau, à part dans un système très optimisé, ça ne doit pas être très raisonnable en terme de consommation d’énergie.
      Je travaille à estimer tout ça et trouver les réseaux pour se fournir des alevins. Après, la reproduction est facile…
      A bientôt
      Greg

      Réponse
  9. Nicolas

    Bonjour à tous, comme mentionné précédemment dans le reportage et les commentaires tout cela est trés intéressant.
    C’est cette meme video que j ai vu il y a 4 mois qui m’a décidé et m ‘a fait changer d’avis sur l’envie de créer et de développer une ferme Aqua…et notamment la dernière partie du reportage, la ferme industrielle à chicago (oouhh ca va pas plaire a tout le monde 🙂
    On est d’accord que ce genre de “ferme” a des aspects négatifs comme abordés précédemment dans les commentaires.
    Mais regardons le coté positif de la chose et essayons de la comparer à ce qu il se fait aujourd’hui avec l agriculture intensive industrielle et nocive que l’on connait tous.
    N’est il pas plus avantageux en termes d’éthique, de santé, de nutrition, d’environnement..etc de développer ce genre de ferme plutôt que de continuer comme nous le faisons depuis 50 ans?
    Je pense a une chose concrete dans un premier temps, développer ce genre de ferme pour nourrir en priorité nos enfants dans les cantines et autres resto scolaire? ne serait il pas plus bénéfique de lier ce développement a l’education des futures generations?
    Au fil du temps ce genre de ferme s’amélioreront et seront plus efficace, rentable (oui il faut que ce soit rentable si l’on veut essayer de nourrir une partie du monde avec ce genre de système), plus écologique. Au vue du nombre de personnes a nourrir, ce genre de fermes auront un format industrielle, mais essayons de nous detacher de ce mot “industrielle” que l’on utilise depuis 200ans et de voir la chose différemment.

    Prenons Tesla, la marque de voiture électrique, aujourd hui c est un industriel de base avec ses usines, centre de R&D etc…l’idee derriere est de développer et d’améliorer la voiture électrique..ok on y est pas encore et ca reste cher..mais on est dans une philosophie d’amelioration, qui prendra 30 ou 100 ans..je ne sais pas..mais c’est la direction prise par Tesla. Pareil pour Toyota et sa Prius Hybrid qui a quasi 20 ans deja…on est loin encore mais combien d’hybrid sur le marché en 2000 et combien aujourd’hui?

    Pensons avenir, pas sur 5 ans, mais sur 30 ans ou 40 ans…trop loin? mais on a pas le choix, c’est 2 ou 3 generations devant nous qui feront (ou pas) changer les choses…alors si on peut y contribuer et commencer a amorcer le “changement” et les mentalités, essayons!
    Perso, je réfléchis à monter ce genre de ferme (calcul en cours…assez compliqué) pour la Malaisie à Kuala Lumpur ou 60% des fruit/legumes sont importés…la plupart de Chine!.

    Bon courage à tous

    Réponse
    • Greg

      Bonjour Nicolas,
      Merci d’apporter de l’eau au moulin…
      Chaque contexte est particulier. Ce qui me parait inadapté et énergivore dans un pays agricole comme la France l’est peut-être dans un contexte tout à fait différent.
      De mon point de vue cependant, passer à l’électrique ne résout rien, il faut toujours produire de l’énergie. La meilleure solution à mon sens reste de dépenser un minimum d’énergie. Voir le scénario Négawatt si vous ne connaissez pas, c’est passionnant.

      On peut réaliser des systèmes réellement sobres qui consomment très peu d’énergie tout en restant très efficaces en production!
      Pour vos calculs compliqués, je peux éventuellement vous aider dans votre étude si vous le souhaitez…
      Bien cordialement,
      Greg

      Réponse

Trackbacks/Pingbacks

  1. Aquaponie: la combinaison entre aquaculture et horticulture | Jardins Éducatifs de la Côte - […] https://aquaponie.net/ethique-laquaponie-forcement-durable/ […]

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles complémentaires

Pin It on Pinterest

Share This